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Nouvelle
Entreprise
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De la confiance et du sens
Philosophie, concepts, valeurs
confiance, authenticité, honnêteté, clarté, adaptabilité, sens, discernement, éthique, lucidité, catalyseur, miroir, acuité, soutien, crédibilité, agilité, interactivité, réflexivité, flexibilité, originalité, créativité, discrétion, humilité, disponibilité, accès
1/ La notion d'accompagnement
La notion d'accompagnement reste une notion floue par rapport à celle de conseil ou de consulting. La Nouvelle Entreprise va ici approfondir sa vision afin d'apporter sa propre définition.
Si l'on se réfère à la musique, l'accompagnement est l'action de compléter et soutenir harmoniquement et rythmiquement une partition principale, de manière formelle ou improvisée. Il y a donc l'idée de mettre en situation, en valeur, l'élément central.
Dans notre cas, on accompagne une personne, le décideur, et pas une organisation, on cherche à la "conduire" quelque part, essentiellement vers son autonomie, c'est à dire la capacité à exercer pleinement sa faculté de décision.
Il s'agit d'établir puis de construire une relation unique avec le décideur accompagné. C'est un véritable engagement. Il n'y a pas, bien entendu, qu'une seule façon de l'accompagner et c'est là que réside la notion de flou : on s'ajuste à chaque personnalité, à chaque situation, on invente par le dialogue dynamique le chemin qui mène à la compréhension et à la solution du problème. Chaque cas demande un accompagnement spécifique.
On travaille sur le vivant et en partenariat avec lui. Il détient les clés mais ignore où elles se trouvent. On extrait les informations comme la matière première et on la retravaille. Comme l'avait fort justement souligné un client "le diable se cache dans les détails".
L'accompagnement consiste à se joindre à lui, s'accorder à son mouvement pour trouver la bonne direction et aller vers elle. La disponibilité, l'écoute, l'attention, l'empathie, la créativité pour sortir des chemins balisés sont des ressources essentielles, le partage et la coopération, les conditions nécessaires.
Finalement on peut dire qu'accompagner c'est une attitude, un état d'esprit qui implique une éthique de la non-violence au sens de Derrida (in "l'écriture et la différence" - 1967), de tolérance, de non ingérence, une humilité, un savoir qui questionne plutôt qu'il n'affirme, ouvert aux défis, aux changements, à l'inattendu, tout cela dans le but d'une recherche mutuelle du sens sans préjugés et sans certitudes.
Le dialogue instaure une double compétence, celle de l'accompagné et celle de l'accompagnateur, indépendamment du jeu des pouvoirs, dans un souci de compréhension intéractive et de mutualisation du sens. La démarche tient avant tout d'une pédagogie réactive où chacun apprend de l'autre.
Chaque grande difficulté porte en elle sa propre solution. Elle nous oblige à changer notre façon de penser afin de la trouver." Niels Bohr
L'inévitable n'arrive jamais, l'inattendu toujours."
A. Einstein
2/ La notion d'éminence grise vertueuse
Quand on évoque l'expression "d'éminence grise vertueuse", on se démarque de la traditionnelle idée du consultant en costume venant présenter ses powerpoints de façon plus ou moins magistrale en qualité d'expert dont la parole relève d'une croyance quasi-sacrée.
En effet, point n'est question ici :
- de déconnecter le décideur du réel en filtrant tout, en lui construisant une tour d'ivoire ou en le dégageant de toute participation à la mission,
- d'avoir une influence trop forte sur lui et de finir par le manipuler. Les grands cabinets de conseil imposent souvent leur vision et leurs pratiques sans tenir compte de la véritable identité de l'organisation et de ses membres. Ils obèrent la liberté des dirigeants, contraints malgré eux à suivre le mouvement. Ils conduisent ainsi à l'homogénéisation des politiques et des managements. Ils font entrer l'entreprise et plus généralement les organisations dans une ère totalitaire. (voir article dans la Tribune à ce sujet "Identité et accompagnement")
- d'être un flatteur, un courtisan, un flagorneur.
Une éminence grise vertueuse se doit d'être au coeur du réel, sans idéologie, sans dogme, se faire discrète et s'effacer quand elle suscite une partie de la solution.
Elle ne peut être confondue non plus avec un coach même si elle s'en rapproche dans la mesure où elle cherche à mobiliser le décideur afin qu'il trouve en lui ses propres ressources. En réalité, elle va travailler en dehors du temps passé avec le décideur et produire ses énoncés, ses appréciations au cours de l'accompagnement comme nous le verrons dans la partie méthodologie.
3/ La notion de complexité
La prise en compte de la complexité face au savoir fragmentaire est une exigence de La Nouvelle Entreprise.
Nous considérons toute organisation comme une entité modelée au fil
du temps, qu'il soit court ou long, dont l'ensemble des domaines
d'activité sont interconnectés, une sorte de toile tissée entre les
différents éléments qui composent chacun des domaines, un réseau
dynamique intégré à un environnement en perpétuel changement,
marqué par des interactions économiques, sociales, technologiques, culturelles et politiques.
La gestion de cette complexité nécessite une prise en compte des incertitudes, des acteurs multiples aux objectifs parfois contradictoires, et des changements rapides, tels que l’innovation technologique ou les fluctuations des marchés.
La vision compartimentée qui néglige les connexions internes ne valorise pas l'organisation et la performance collective. Elle est seulement réactive et ne produit que des résultats à court terme. L'éthique et les valeurs de l'organisation ne sont pas prises en considération.
Or le système vivant et pensant que constitue une organisation évolue,
se modifie à chaque décision et engage le long terme. La gestion des
risques sera mieux maîtrisée si l'approche proactive anticipe et prépare
à toute éventualité, surtout dans un environnement mouvant voire
turbulent et confus. Vos choix vont d'une certaine manière influer sur
celui-ci et vous gagnerez une relative stabilité.
En outre, vous favoriserez l'émergence de solutions innovantes au sein de votre organisation en décloisonnant les "départements" et promouvant une parole collective globale.
"Alors qu'un savoir fragmentaire et dispersé nous rend de plus en plus aveugles à nos problèmes fondamentaux, l'intelligence de la complexité devient un besoin vital pour nos personnes, nos cultures, nos sociétés." Jean-Louis Le Moigne in "L'intelligence de la complexité", 1999.
"Dans tous les domaines de la connaissance, la complexité apparaît comme le tissu solidaire du monde des phénomènes." Edgar Morin in "L'intelligence de la complexité" 1999.
4/ Remettre l'écriture, la langue, le récit au coeur de la relation d'accompagnement.
Que ce soit pour l'accompagnement, l'histoire, l'étude, le fil conducteur reste l'attention portée à l'écriture qui reste l'outil essentiel au service des différentes problématiques rencontrées. La présentation de la nouvelle entreprise peut se synthétiser dans la formule suivante : « c'est à travers et grâce à vos rédactions et les miennes que nous trouverons ensemble le sens et la solution des problèmes. »
L'empirisme de la pratique rejoint les études menées autour des interactions entre écriture et pensé notamment par Jacques Goody avec sa notion de « littératie ». Ses recherches s'intéressent particulièrement à l'apprentissage et au rôle de l'écrit à l'école, mais nous avons pu constater que la « littératie » ne se limite pas aux élèves et aux étudiants. Elle est présente tout aussi fortement dans la vie active et plus particulièrement dans la relation de conseil. Par sa vocation globalisante, elle offre un vaste territoire d'analyse et d'action. Elle structure la compréhension des problèmes et ouvre d'autres champs d'investigation à la pensée. Lire un compte-rendu de réunion bien rédigé de façon littéraire et narrative provoque à tous les coups des déclics cognitifs très utiles à la prise de décision et à la résolution des problèmes. N'oublions pas que les éléments de langage, vocabulaire, syntaxe, sémantique, style, peuvent déclencher des guerres ...
Il y a 40 ans, des chercheurs en psychologie cognitive et psycholinguistique, Hayes et Flower, ont décrit la production écrite comme une activité de résolution de problème. Si on veut synthétiser leur pensée et donner un aperçu de leur théorie, un texte résulte de trois phases. Un processus d’organisation des données dépendant des contraintes et objectifs assignés va aboutir à la transformation des connaissances (knowledge transforming), puis le processus de mise en texte c’est-à-dire la rédaction elle-même
Remettre l'écriture, la langue et le récit au cœur de la relation d'accompagnement, c'est redonner à la parole et à l'écrit leur rôle fondamental dans l'exploration de soi et des dynamiques relationnelles. L'écriture devient un miroir, un outil de clarification et de transformation, où les mots tracent des ponts entre l'expérience et la réflexion. La langue, avec sa richesse et sa précision, permet de nommer, d'interroger, et de révéler des perspectives jusque-là inexplorées. Quant au récit, il donne une structure aux fragments épars de l'histoire personnelle et professionnelle, offrant au décideur accompagné une occasion de se réapproprier sa trajectoire dans un processus créatif et libérateur. Ensemble, ces éléments instaurent un espace
d'échange profond et authentique, où le dialogue devient non seulement un moyen,
mais une finalité en soi.
Replacer l'écriture, la langue et le récit au centre de l'accompagnement des décideurs et dirigeants, c'est utiliser le pouvoir du dialogue et de la narration pour éclairer leurs choix stratégiques et leur permettre de réconcilier leurs décisions avec leur vision et leurs valeurs profondes. Cette approche trouve un écho dans la pensée de Paul Ricoeur, notamment dans son œuvre sur le récit et l'identité (Temps et récit),
où il explore comment les récits permettent de donner du sens à l'action, de structurer le temps et d'assumer la responsabilité des décisions prises. En mobilisant ces outils narratifs, le dirigeant peut mieux appréhender la complexité de sa fonction tout en restant aligné avec son essence humaine.
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